Approche prophylactique de la sensibilité du nouveau-né au virus respiratoire syncytial (VRS) basée sur des bactéries primo-colonisatrices du microbiote du poumon
Unité : INRAE, Virologie et Immunologie Moléculaires
Ville : JOUY-EN-JOSAS
Contexte
Les pathologies respiratoires sont la première cause de mortalité chez les jeunes enfants. Le virus respiratoire syncytial (VRS), agent principal des bronchiolites, cause des atteintes sévères des voies respiratoires inférieures, entraînant une morbidité respiratoire importante chez les très jeunes enfants atteints de mucoviscidose. Le seul traitement préventif est le Synagis, un anticorps monoclonal humanisé (Palivizumab), très onéreux dont l’efficacité et la tolérance restent débattues notamment chez les jeunes patients atteints de mucoviscidose. Obtenir un traitement efficace contre cette infection est une priorité de l’OMS car il n’existe pas de vaccin contre le VRS. L’infection par le VRS facilite aussi les infections bactériennes par Pseudomonas aeruginosa, problème majeur dans la mucoviscidose qui entrainent le recours aux antibiotiques. Les stratégies anti-VRS constitueraient aussi une nouvelle alternative prophylactique dans la lutte contre les infections bactériennes.
Objectifs
Le début de vie est une période cruciale dans le développement de l’immunité et la mise en place des microbiotes. Des stratégies immunomodulatrices durant cette période de la vie ont un fort potentiel d’impacter la sensibilité du nouveau-né à des pathogènes. Notre hypothèse est que les bactéries commensales primo-colonisatrices, qui sont les premières à conquérir le tractus respiratoire, participent à la maturation de l’immunité du poumon. De ce fait, la manipulation de ces souches en période néonatale permettrait d’orienter la réponse immunitaire vers une immunité protectrice contre l’infection VRS, et constituerait une nouvelle alternative prophylactique contre la bronchiolite mais aussi contre les exacerbations bactériennes associées. Nous avons identifié des souches primo-colonisatrices isolées du microbiote pulmonaire capables d’interférer sur la réplication du VRS. Nos objectifs sont de faire la preuve du concept de l’effet bénéfique de ces souches in vivo dans des modèles d’infection par le VRS, ainsi que de valider leur action anti-VRS dans un modèle cellulaire relevant pour la mucoviscidose.
Perspectives
Aucun vaccin n’existe à ce jour pour empêcher les infections par le VRS particulièrement grave chez les jeunes patients atteints de mucoviscidose. Le développement de médicament préventif anti-VRS utilisant des bactéries du poumon est une approche innovante pour atténuer la sensibilité des nouveau-nés au virus et prévenir du développement d’une forme sévère de la maladie. Son action protectrice sur la muqueuse respiratoire limiterait aussi les risques de développer d’autres pathologies respiratoires secondaires comme les sur-infections bactériennes. Notre finalité est de proposer un produit probiotique à l’action bénéfique anti- VRS applicable en santé humaine et pour les patients atteints de la mucoviscidose. Ainsi, nos souches primo-colonisatrices du poumon bénéfiques à action anti-VRS et associables à l’utilisation des modulateurs du canal CFTR, permettront de mieux traiter les patients atteints de mucoviscidose, et ainsi élargir l’arsenal thérapeutique pour lutter contre cette maladie.
Résultats obtenus
Pas pertinent dans notre cas