“Cela ne fait plus du tout hôpital et ça, c’est juste formidable !”
18/06/2020
Comme chaque mois depuis septembre dernier, suite à une infection au Pyo, Noam, 4 ans, atteint de mucoviscidose doit se rendre au CRCM de Vannes. Comme à chaque fois, il se met à pleurer « non Maman, je vais bien, j’ai pas besoin de voir un médecin ». Et les grosses larmes continuent tout au long du trajet… Et pourtant Noam est un petit garçon très souriant d’ordinaire, facile à vivre et très joyeux, toujours aimant avec ses parents et sa petite sœur…et de l’énergie à revendre ! Ce que Noam ne sait pas, c’est que “son” CRCM vient d’être rénové grâce aux soutiens des donateurs de l’Association Grégory Lemarchal.
« C’était nécessaire » témoigne Denis, infirmier puériculteur coordinateur au sein du CRCM depuis 14 ans. Hébergés au sein du centre hospitalier Bretagne-Atlantique de Vannes, « les locaux vétustes étaient devenus inadaptés aux besoins des patients et des soignants ». D’autant plus nécessaire que venir au CRCM est toujours compliqué et difficile pour une personne atteinte de la mucoviscidose : cela la renvoie à sa maladie et la projette dans un univers hospitalier dont elle aimerait se libérer. Si, en plus, cet univers est vétuste, “froid”, peu engageant, cela devient une véritable punition et augmente considérablement son angoisse.
La rénovation a permis de démédicaliser l’endroit et de diminuer l’empreinte anxiogène de l’hôpital. « Les patients et leur famille nous disent qu’ils se sentent beaucoup plus à l’aise » souligne Adeline, la collègue infirmière de Denis. « Quant aux enfants, on les voit qui investissent totalement les lieux, sortent leurs jouets, se mettent à dessiner sur les petites tables à leur taille…»
« Ça n’a rien à voir » dit Agnès, Maman de Thao (11 ans) et Rose (7 ans) tous deux atteints de mucoviscidose : « Avant, on était dans des locaux vieillissants, limite, là c’est flambant neuf, tout est hyper agréable ! Les enfants ont été trop contents… C’était la découverte : tout est si joli avec des images différentes par chambre, chacune a son identité ; ils ont choisi leur chambre en fonction des images… Et le fauteuil pour se faire ausculter, c’est surtout ça qui leur a plu ! Le fait que ce ne soit plus un lit mais un siège, ça change tout ! »
Les soignants, eux, disposent de plus d’espace de travail, et ne sont plus obligés de partager leurs bureaux avec les différents praticiens qui interviennent au sein du CRCM (diététicien, kinésithérapeute, art-thérapeute, assistante sociale, etc.) : « on a plus à attendre qu’un bureau se libère, nos dossiers sont bien rangés, tout est mieux organisé, structuré… On gagne vraiment en temps et en efficacité ! » affirme Denis.
À l’Association Grégory Lemarchal, nous savons, d’expérience, que tout ce qui améliore les conditions de travail des soignants est essentiel. Créer un climat apaisant tout en optimisant l’organisation des soins contribue à améliorer la prise en charge des malades. Depuis la création de l’association, les soignants sont ainsi au cœur de chacun des projets de réhabilitation qui ont été menés. Ils participent toujours activement, avec leur direction, à la création de leur nouveau service car ils méritent d’exercer dans de bonnes conditions : c’est important pour eux… et pour les malades !
“On sent que c’est neuf et sain, on y est pour plusieurs heures à chaque fois alors c’est important de s’y sentir bien !”
Dans le nouveau CRCM de Vannes, une salle de kinésithérapie a été également créée permettant d’exercer une activité physique adaptée. Certains patients sont encore surpris de voir cette mini-salle de sport. Cela change leur vision des soins : les séances de sport et d’art thérapie permettent de parler un peu moins de traitements, de cures, de médicaments…
Il y a enfin un salon pour accueillir les accompagnants. Mélodie, la maman de Noam déclare « avant, on attendait dans le couloir pendant les soins, maintenant il y a un salon pour accueillir les familles avec des fauteuils, un micro-ondes, une bouilloire : un lieu agréable, bien décoré, gai… et du coup ça remonte le moral ». Agnès renchérit ; « on sent que c’est neuf et sain, on y est pour plusieurs heures à chaque fois alors c’est important de s’y sentir bien ! »
Et Denis de conclure : « On peut dire qu’on en a parcouru du chemin depuis la chambre de garde du pédiatre qui nous servait de bureau, à nous les infirmiers coordinateurs, aux locaux d’aujourd’hui : quelle évolution du parcours de soin pour le plus grand bénéfice des patients ! »